Quentin Clément
Ecrivain  YouTubeur
Assez étrangement, c’est Steven Spielberg qui m’a donné envie de devenir écrivain. J’étais encore très jeune lorsque j’ai vu un making of du film Jurassic Park. 
Je n’avais pas, jusqu’alors, conscience que les films étaient faits par des gens. C’était peu de temps après que je voie le film « Hook » qui racontait l’histoire de Peter Pan devenu adulte. J’avais vraiment trouvé cette idée d’histoire excellente, étant enfant, et lorsque j’ai réalisé, grâce à ce making of, que c’était une personne qui avait écrit l’histoire de Hook, j’ai voulu devenir « scénariste ». Je voulais écrire les histoires des films, que ce soit mon métier. 
Évidemment, j’ignorais que Jurassic park était un livre, à l’origine. L’idée de devenir écrivain m’est venue plus tard, lorsque je pris conscience de la complexité du monde du cinéma alors que je voulais juste raconter des histoires. 
 
Je me souviens de ma deuxième année primaire (« cours élémentaires 1 » pour mes lecteurs français) où l’institutrice a installé un ordinateur dans la classe afin que l’on puisse jouer à des jeux si on terminait notre travail avant les autres.  
Je me souviens qu’au lieu de jouer, j’ai écrit ces lignes dans un traitement de texte. 
« Il était une fois, un petit lapin. C’était le lapin le plus mignon de la forêt. » 
L’histoire très immature de la jalousie d’un héros détrôné par l’arrivée d’un nouveau lapin plus mignon que lui. Mais je paierais cher pour retrouver cette histoire et la relire, laissant sur mes lèvres se dessiner un sourire amusé et attendri par les maladresses du style de l’enfant de sept ans que j’étais. 
C’est la toute première histoire que j’ai écrite. Et depuis, je n’ai jamais arrêté. 
 
Je n’ai plus réussi à aller jusqu’au bout d’un récit après ça. Cherchant à me lancer dans des projets trop longs et dont je me lassais avant la fin. 
C’est à mes seize ans que je décide d’arrêter les tentatives de roman pour écrire des nouvelles. La première se nommait « Mali ». Se déroulant dans un village médiéval pseudo-utopique, il s’agissait d’une critique de la non-violence et de l’interdiction de se défendre que je ressentais à l’époque. 
 

À dix-huit ans, j’ai regroupé toutes les nouvelles que j’avais écrites dans un recueil nommé « Le pommier et le fusain » et me suis lancé dans l’aventure de l’auto-édition. 
Mais même si mes livres sortaient et que plusieurs lecteurs les complimentaient, à l’époque, je ressentais le fait d’être auto-édité comme un complexe. J’avais besoin d’une preuve que mon travail pouvait intéresser un éditeur. 
En 2012, j’ai eu une possibilité d’être publié par les éditions Éons. Ils ont adoré la nouvelle que je leur ai envoyée, mais m’ont demandé d’ajouter une ou deux scènes d’action… 
N’étant pas d’accord avec l’idée, j’ai simplement répondu que je n’avais pas le temps. Culotté de ma part… 
La nouvelle a tout de même été publiée mais la porte qui m’avait été ouverte, la possibilité d’avoir un contact dans le monde de l’édition professionnelle que j’attendais depuis des années, je suis passé à côté ce jour-là. 
La vérité, c’est que dès que j’ai eu un éditeur qui aimait mon travail, ça ne m’a plus intéressé. J’avais eu ma preuve que j’étais un bon auteur, le reste m’importait peu. 
Si c’était pour avoir l’œil de Sauron me surveillant et me disant quoi écrire, je préférais rester indépendant. 
 
Aujourd’hui, j’écris toujours par plaisir avec le style brut et sans concession qui me caractérise. Je vends mes œuvres sur Amazon évidemment, mais aussi sur des stands lors de différentes petites conventions.